Facteurs favorisants
La minéralisation intracellulaire et la croissance cristalline sont régulées par les activités enzymatiques.
A pH alcalin l’urée sécrétée dans la salive va être hydrolysée et contribuer à augmenter le pH de la plaque, ce qui est indispensable à la formation du tartre. S. salivarius, Haemophilus et Actinomyces sont des bactéries à activité uréolytique. Bien que le nombre de ces bactéries soit faible dans la plaque, leur activité est suffisante pour entraîner une uréolyse de la plaque dentaire et donc une précipitation des ions calcium.
Inhibiteurs de la calcification
Quelques bactéries comme Aggregatibacter actinomycetemcomitans sont toujours associés à des sites non calcifiables (sans tartre). A. actinomycetemcomitans est proposé comme une bactérie à effet inhibiteur sur la calcification de la plaque.
Le magnésium (Mg) prévient la nucléation de l’apatite par les lipoprotéines de C. matruchotii. Le zinc, le phosphate, l’albumine ont un moindre effet inhibiteur. Quelques protéines salivaires et les immunoglobulines renforcent ces actions.
Les acides organiques rejetés par les bactéries saccharolytiques (ac. lactique) freinent la formation du tartre.
En contrepartie, ces inhibiteurs peuvent eux même être dégradés par des enzymes. Le niveau de tartre est directement corrélé à l’activité protéasique de la salive. Les protéases augmentent le pH de la plaque dentaire. On va retrouver des phosphatases acides et alcalines chez les microorganismes, dans la salive, dans la plaque et dans le tartre. Elles vont assurer la croissance du cristal en dégradant le pyrophosphate qui est un inhibiteur.
Composition
Le tartre dentaire est principalement composé de minéral, de composants organiques et inorganiques. Les phospholipides représentent 10% des lipides totaux avec des phosphatidylethanolamines et des phosphatidyllinositols. Ces derniers jouent un rôle important dans la minéralisation de la plaque dentaire. Ils proviennent à la fois de la salive, des constituants membranaires des bactéries.
Structure du tartre
La surface du tartre est recouverte d’une plaque bactérienne à grande diversité d’espèces. Les filaments sont particulièrement nombreux. Ces filaments sont approximativement perpendiculaires à la surface du tartre sur lequel ils s’attachent directement.
Les bactéries filamenteuses de la plaque peuvent avoir la capacité d’inhiber la minéralisation et expliquent la présence de zones non minéralisées dans le tartre. Ces zones sont reliées entre elles par des canaux qui les mettent en communication avec l’extérieur. Quelques bactéries filamenteuses sont retrouvées dans ces zones non minéralisées. Les différences entre les colonies bactériennes capables de produire une calcification au sein de la plaque supra gingivale peuvent entraîner la calcification des sites superficiels de la plaque avec comme conséquence l’interruption de l’apport des fluides riches en calcium nécessaires à la calcification des couches profondes.
De nombreux canaux et des lacunes abritent des cocci à Gram + qui ont l’apparence des espèces de staphylocoques qui ont un faible potentiel de minéralisation.
Le tartre sous gingival est fortement minéralisé et ne montre pas d’aire non minéralisées, c’est pourquoi on retrouve peu de bactéries vivantes. Ce sont alors des filaments et des bacilles sans organisation précise.