Question 4
L’évolution est heureusement favorable, et Madame G. quitte l’hôpital après 48 heures. Le service de Psychiatrie a mis en place un traitement par paroxétine (Déroxat®) et a planifié un suivi un centre médico-psychologique (CMP). Dix jours plus tard, Madame G. est ré-adressée aux urgences pour un malaise survenu alors qu’elle sortait du CMP. Elle émerge petit à petit, mais ne se rappelle de rien. Les pompiers qui l’accompagnent parlent de « convulsions ». Quel(s) élément(s) devez-vous chercher pour confirmer cette hypothèse ? (interrogatoire, examen clinique, examens complémentaires).
Réponse :
• Interrogatoire des témoins (pompiers) [1] : outre la description, sont évocateurs une respiration stertoreuse et un retour progressif à la conscience
• recherche de morsure du bord latéral de la langue [1], de purpura cervico facial [1], de perte d’urine [1]
• dosage des lactates veineux [1] si disponibles dans les 2 heures du malaise [1]
• EEG [1], le plus tôt possible [1].
Total des points de la question : 8
Question 5
Vous disposez d’un dosage de lactates veineux réalisé à l’arrivée à 6,8 mmol/l, soit environ 90 minutes après l’heure présumée du malaise. Pour un seuil de 2,5 mmol/l, la sensibilité est de 0,73 et la spécificité est de 0,97 pour le diagnostic rétrospectif de crise convulsive généralisée (Hazouard E. et coll. Presse Med. 1998;27:604-607). Que pouvez-vous conclure de ce résultat ?
Réponse :
Sensibilité : proportion de patients malades présentant l’anomalie à tester [1] ; spécificité : proportion de patients indemnes, ne présentant pas l’anomalie à tester [1]. Une sensibilité de 0,73 signifie que la patiente a 73 p. cent de « chances » d’avoir fait une crise convulsive [1]. Si les lactates avaient été inférieurs à 2,5, elle aurait eu 97 p. cent de « chances » de ne pas avoir fait de crise convulsive.
Le diagnostic rétrospectif de crise convulsive généralisée est donc très probable ici [1].
Total des points de la question : 4
Question 6
Vous avez retenu ce diagnostic. Vous incriminez la paroxétine. Par quel(s) mécanisme(s) cette molécule peut-elle être responsable du trouble observé ?
Réponse :
• Effet secondaire direct de la paroxétine [1]
• syndrome sérotoninergique [1] :
- coïncide avec l’introduction ou l’augmentation des doses d’un traitement « pro sérotoninergique » [1]
- = 3 signes : confusion, hypomanie, agitation, myoclonies, hyper réflexie, sueurs abondantes, frissons, fièvre, tremblements, diarrhée, incoordination [1]
- pas de diagnostic alternatif [1]
• hyponatrémie [1] par SIADH [1], secondaire à la paroxétine.
Total des points de la question : 6
Question 7
Vous avez mis en évidence une natrémie à 117 mmol/l. Quels sont les principes de son traitement chez Madame G. ? (posologies non demandées).
Réponse :
• Hospitalisation en réanimation [1]
• arrêt de la paroxétine [1]
• restriction hydrique stricte [1], perfusion de sérum salé isotonique
• en cas d’inefficacité [1] : furosémide [1] et compensation stricte [1] des pertes ioniques [1] par du sérum salé hypertonique [1] enrichi en KCl [1]
• surveillance [1] : conscience [1], constantes vitales [1]
• à distance, revoir le traitement anti dépresseur [1].
Total des points de la question : 13