2 - Conséquences de chutes
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1 - Conséquences médicales
Les conséquences médicales des chutes sont essentiellement de nature traumatique, avec une mortalité importante. Environ 9 000 décès de personnes âgées de plus de soixante-cinq ans sont associés chaque année à une chute en France. Le risque fracturaire à la suite d’une chute est corrélé à la fragilité osseuse. L’ostéoporose et l’ostéomalacie étant plus fréquentes chez les femmes, le risque de fracture est de ce fait plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
Les différentes complications sont :
a. Fractures
Elles compliquent moins de 5 % à 10 % des chutes et sont à rechercher systématiquement :
– fracture de l’extrémité supérieure du fémur (un tiers des fractures) ;
– autres fractures : avant-bras (dont le poignet avec fracture de Pouteau-
Colles), bras (extrémité supérieure de l’humérus), cheville, rachis (fracture
vertébrale), bassin, côtes, crâne.
b. Traumatismes sans fracture
Plaies, érosions cutanées, hématomes multiples, rhabdomyolyse surviennent dans environ 10 % des chutes et sont lourds de conséquences, aboutissant à une restriction d’autonomie.
c. Complications liées à l’immobilisation
Escarres, déshydratation, bronchopneumopathie, confusion.
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2 - Conséquences psychosociales
Les chutes sont un motif fréquent d’hospitalisation ou de consultation des urgences des personnes âgées. Après une chute, à moyen terme, une perte d’autonomie est observée chez près d’un tiers des sujets qui n’ont pas eu de fractures. La perte d’autonomie est l’aboutissement des répercussions psychomotrices de la chute. Elle résulte à la fois de la peur de chuter, de la perte de mobilité, ou de troubles de la marche et de l’équilibre.
Ainsi, la chute chez la personne âgée se révèle être un facteur qui va engendrer une diminution du champ d’action, de l’espace social, familial, voire corporel. La crainte d’une récidive conduit souvent à « institutionnaliser » le sujet.
Les conséquences psychologiques peuvent s’installer plus sournoisement chez une personne âgée perdant brutalement confiance en elle, se sentant dévalorisée aux yeux de son entourage qui, croyant bien faire, réagit parfois par un excès de surprotection, installant encore plus la personne âgée dans la dépendance et la restriction d’activité.
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3 - Syndrome post-chute
Le syndrome post-chute se définit par l’apparition, dans les jours suivant une chute chez une personne âgée, d’une diminution des activités et de l’autonomie physique, alors que l’examen clinique et, si besoin, le bilan radiologique ne décèlent pas de cause neurologique ou mécanique ou de complication traumatique. Plus généralement, on entend par syndrome post-chute un ensemble de troubles psychologiques, de l’équilibre et de la marche constaté après une chute. Tout se passe comme s’il se produisait une véritable sidération des automatismes de l’équilibre et de la marche.
On note ainsi :
– à la phase aiguë : peur, anxiété, perte des initiatives, refus de mobilisation, tendance rétropulsive avec flexion des genoux lors du lever du fauteuil aidé par l’examinateur ;
– dans la forme vieillie : syndrome de régression psychomotrice, avec confinement au domicile, peur de sortir et de tomber, rétropulsion à la station debout avec appui du pied sur le talon et orteils en griffe, marche précautionneuse, les pieds aimantés au sol, les mains s’agrippant aux meubles ou à l’examinateur, l’ensemble réalisant la stasobasophobie.
L’évolution est réversible si le syndrome post-chute est pris en charge précocement. En l’absence de prise en charge rapide, spécifique et multidisciplinaire de cette véritable urgence gériatrique, l’évolution se fera inexorablement vers une perte d’autonomie complète. Les facteurs pronostiques défavorables sont l’incapacité à se relever du sol ou un temps au sol de plus d’une heure ou des antécédents de chutes.
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