Monsieur A., trente-six ans, chauffagiste, sans aucun antécédent notable, consulte pour des douleurs lombaires et des mains. Vous apprenez à l’interrogatoire que les douleurs rachidiennes sont relativement anciennes et évoluent depuis au moins un an. Il s’agit de douleurs lombaires basses, irradiant vers les fesses. Elles se sont majorées depuis trois mois. À ce moment, des douleurs des extrémités des doigts des deux mains sont également apparues ainsi qu’une déformation des ongles des doigts concernés. À l’examen, il est en bon état général. Il pèse 72 kg pour 1,70 m. Il a mal à la pression des articulations sacro-iliaques. Il a un érythème et un gonflement en regard des articulations interphalangiennes proximales des 2e, 3e et 4e doigts des deux mains. Vous observez des lésions cutanées (clichés ci-dessous). Voir photos dans le cahier couleur (cas cliniques 27.1 et 27.2).
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Question 1
Quelles lésions élémentaires définissent le mieux les lésions cutanées que présente ce patient ?
Votre réponse :
Réponse Attendue :
Pustulose palmoplantaire.
Question 2
Quel diagnostic portez-vous devant ce tableau ?
Votre réponse :
Réponse Attendue :
Soit SAPHO (synovite, acné, pustulose, hyperostose et ostéite), soit rhumatisme psoriasique.
Question 3
Quel bilan proposez-vous pour explorer le tableau articulaire ?
Votre réponse :
Réponse Attendue :
– Biologie : - CRP, hémogramme, bilan hépatique, créatinine, protéinurie, hématurie et leucocyturie ; - calcémie et phosphorémie ; - sérologies VHC, VHB, VIH, sérologie de Lyme et Chlamydia. – Radiographies des mains et des pieds, du rachis thoracique et lombaire, des sacro-iliaques et scanner des sacro-iliaques en cas d’anomalie non interprétable sur les clichés standards. – Radiographie du thorax. La recherche de l’antigène HLA B27 peut se discuter mais l’examen est peu ou pas rentable devant un rhumatisme psoriasique ou un SAPHO.
Question 4
En raison de l’échec d’un traitement antalgique et anti-inflammatoire, vous décidez de traiter ce malade par méthotrexate.
Quel bilan préthérapeutique réalisez-vous ?
Votre réponse :
Réponse Attendue :
– Hémogramme. – Bilan hépatique. – Créatinine. – Sérologie VHC et VHB. – Radiographie du thorax.
Question 5
Concernant ce traitement, quelles informations donnez-vous à ce malade ?
Votre réponse :
Réponse Attendue :
Risques du traitement par méthotrexate : – cytopénie (le plus souvent une neutropénie) avec exceptionnellement une agranulocytose, qui résulte le plus souvent d’un surdosage, notamment en cas d’insuffisance rénale ou d’une interaction médicamenteuse, notamment avec le Bactrim ; – pneumopathie d’hypersensibilité. Cet accident très rare peut être sévère avec un risque d’insuffisance respiratoire aiguë ; – hépatotoxicité : initialement à type d’hépatite avec un risque de fibrose ou, exceptionnellement, de cirrhose, surtout en cas de consommation d’alcool ou de prise d’autres médicaments hépatotoxiques ; – troubles digestifs mineurs (nausées, vomissements, aphtose et mucite) et diarrhées avec parfois des malaises gênants. Ces effets peuvent justifier d’utiliser la voie intramusculaire ou sous-cutanée ; – dans certains cas, on observe un syndrome post-prise qui est une sorte de malaise survenant dans les heures qui suivent la prise et qui dure 24 à 72 heures ; – risques infectieux marqués par des infections banales à pyogènes mais aussi par des infections opportunistes (tuberculose, pneumocystose…) très rares dont l’imputabilité directe au méthotrexate est souvent discutable car elles touchent des patients fragiles prenant souvent des corticoïdes ; – effet tératogène imposant l’arrêt du traitement trois mois avant d’envisager la conception ; – céphalées et irritabilité ;– alopécie.L’information donnée au malade, conformément à la loi du 4 mars 2002, doit être éclairée, complète, expliquant les risques, même rares, et, surtout, précisant les symptômes d’alerte et la conduite à tenir (consultation urgente, arrêt des médicaments…).
Question 6
À quelle posologie débutez-vous le traitement ?
Votre réponse :
Réponse Attendue :
10 à 20 mg par semaine per os en une prise hebdomadaire. La dose est définie en fonction de l’état physique, hépatique et rénal du patient. Prescription systématique d’acide folique (Spéciafoldine 5 à 10 mg par semaine), à prendre 48 heures après le méthotrexate, ce qui permet de réduire certains effets indésirables (lésions muqueuses, cytopénie, cytolyse…).
Question 7
Prescrivez-vous un suivi biologique ? Si oui, lequel et à quelle fréquence ?
Votre réponse :
Réponse Attendue :
– Hémogramme et transaminases toutes les deux semaines pendant les trois premiers mois, puis toutes les six semaines à deux mois. – Créatinine et bilan hépatique complet tous les trois à quatre mois.