Sommaire

Introduction

1 - Matériel et méthode
2 - Aide en salle de travail
3 - Conclusion

 


 

Introduction

Les ultrasons existent depuis longtemps en salle de travail pour surveiller le rythme cardiaque fœtal instantané.
L’échographie temps réel et plus récemment l’examen Doppler fœto-placentaire devraient trouver leur place en cours de travail.
Ils sont en effet d’un apport non négligeable dans le diagnostic de complications obstétricales et dans la prévention d’accident maternel et fœtal.

 

1 - Matériel et méthode

L’appareillage doit être facile d’emploi, maniable et fiable ; un module Doppler continu peut s’y associer, le tout sur une table roulante.
Un diagnostic plus difficile peut toujours nécessiter un appareil plus complexe avec, en particulier, l’aide d’une sonde vaginale dont nous verrons les indications.
Ces méthodes sont nouvelles et les réticences manifestées par les patientes, voire les sages-femmes, seront vite balayées par des explications claires et rassurantes.

 

2 - Aide en salle de travail

Elle est apportée par l’échographie et se révèle dans 3 circonstances :

Renseignements non spécifiques à la période d’accouchement

L’échographie apporte des données qui auraient dû être rassemblées au cours d’examens antérieurs, mais qui ne l’ont pas été chez une patiente non ou mal suivie.

Ces données concernent :

La présentation

La détermination de l’âge de la grossesse

La biométrie
Devant une hauteur utérine importante, elle fera la part entre macrosomie et quantité relative de liquide amniotique.

L’existence d’une masse prævia
Elle sera confirmée, sa nature soupçonnée et sa taille déterminée.

D’autres indications de l’échographie sont plus spécifiques à la salle de travail

Au premier plan, l’échographie devrait être systématique devant tout signe clinique inquiétant : métrorragie, douleur inexpliquée, souffrance fœtale aiguë ou tout autre signe même minime pouvant évoquer un placenta prævia, un hématome rétro-placentaire, des métrorragies.
Bien évidemment, l’échographie sera intimement liée à la clinique et aux autres examens complémentaires et ne devra retarder en aucune sorte le moment de l’intervention, mais au contraire préciser le diagnostic afin de faciliter la stratégie thérapeutique.

Nous précisons les circonstances où l’échographie s’avère utile :

Placenta prævia

Le diagnostic d'hématome rétro-placentaire (HRP)

La rupture utérine

La grossesse gémellaire

L’échographie doit être présente à toutes les phases de cet accouchement. En effet, elle permet :

Mais surtout, après la naissance du premier jumeau, elle permet de contrôler la situation du deuxième jumeau et de conduire une éventuelle version grande extraction en cas de présentation transverse, l’échographie guidant la main vers les pieds et orientant le sens de la rotation. Le temps d’extraction est alors grandement réduit car sans tâtonnement.

D’autres indications sont intéressantes durant le travail :

Certaines voies de recherches ont été explorées par plusieurs équipes sur la physiologie de la contraction utérine et sur l’épaisseur placentaire durant le travail.

Des calculs de tension du myomètre ont été proposés par l’école de Malmö par des calculs du rayon de courbure du fond utérin.
Nous avons nous-mêmes pratiqué des mesures de l’épaisseur du myomètre en dehors et en cours de contraction, en sachant que l’épaisseur du myomètre varie en sens contraire selon la zone utérine considérée ; le fond utérin s’épaissit tandis que le segment inférieur s’amincit.

Ces modifications ne sont quantifiables qu’à un stade avancé du travail.

Nous avons aussi étudié les épaisseurs placentaires en cours de travail et constaté une décroissance de 8 mm en moyenne à l’acmé de la contraction, phénomène que l’on peut expliquer par une chasse du secteur fœtal du sang placentaire vers le fœtus durant la contraction.

Contribution de l’échographie à l’appréciation du bien-être fœtal en cours de travail

L’observation en temps réel de l’activité cardiaque, motrice ou respiratoire revêt un intérêt physiologique certain. Mais l’application dans la pratique courante se révèle difficile, car le temps d’observation, souvent long, est fréquemment incompatible avec une patiente en travail.
Par contre, le contrôle Doppler par étude des index au niveau des artères ombilicales ou cérébrales fœtales est de mise en œuvre plus pratique et semble prometteur.

L’activité cardiaque
La visualisation en temps réel de l’activité cardiaque fœtale permet de reconnaître certains troubles du rythme qui peuvent expliquer certains defects de l’enregistrement de la fréquence cardiaque instantanée.

L’activité motrice

L’activité respiratoire
Avec S. JAUDEL, nous avons constaté son inhibition presque complète en cours de travail ; sa reprise avec hoquets et gasps accompagne bien souvent la souffrance fœtale aiguë et peut être à l’origine d’une inondation alvéolaire méconiale ; c’est pourquoi nous avons pris l’habitude, en attendant l’extraction par voie haute, de tenter de réduire les mouvements respiratoires fœtaux en administrant des benzodiazépines chez la mère ; le risque d’inondation méconiale alvéolaire est alors très diminué et la réanimation ne pose de ce fait aucun problème complémentaire.

Le Doppler en salle de travail
Durant le travail normal :

Au niveau de l’artère ombilicale

Au niveau de l’artère utérine

Au niveau des artères cérébrales

En cas de pathologie du travail dûe à une toxémie :

 

3 - Conclusion

L’échographie peut donc ponctuellement rendre de grands services en salle de travail. Le Doppler semble prometteur dans la surveillance fœtale.
Il ne faudra cependant pas oublier que l’échographie doit rester au service de la clinique.