Sommaire :

Introduction

1 - Echographie normale
2 - Aspects pathologiques
3 - Agénésies et Hypoplasies

4 - Brièveté des membres
5 - Anomalies de segmentation
6 - Malposition des membres
7 - Syndrome d’Immobilisme fœtal
8 - Tératogénicité et anomalies de membres
9 - Conclusion


Introduction :

Les appareils actuels en temps réel de haute résolution permettent une étude morphologique et biométrique très précoce des membres et des extrémités fœtales. Des courbes de croissances des différents segments de membres ont été réalisées dans le but d’améliorer le dépistage anténatal précoce des malformations squelettiques qu’il s’agisse des chondrodysplasies ou des agénésie partielles ou totales des membres.

L’échographie morphologique des membres fœtaux est un examen difficile.
Sensibilité du dépistage :
• Anomalies majeures = 70 %
• Anomalies « mineures » = 18 %

Le diagnostic anténatal des anomalies de membres doit être systématique et la période optimale est de 12 à 26 SA.

• 8 SA = visualisation des membres
• 10 SA = pieds / mains (pouce en abduction visible)
• 12 à 14 SA = détails des doigts et orteils (on parle de « rayons »)

La morphogenèse des membres se déroule entre la 7ème et la 10ème semaine d’aménorrhée. Le membre supérieur est constamment en avance de quelques jours sur le membre inférieur.

L’étude morphologique n’est pas concevable sans l’étude de la motilité.

1) Etude globale des membres
* Symétrie des deux membres supérieurs puis inférieurs associés aux mouvements de flexion-extension
* Motilité
* Aspect

2) Etude précise des différents segments
* Biométrie
* Morphologie
* Motilité

En complément des données échographiques, certains examens seront pratiqués (radiographie du contenu utérin, prélèvements fœtaux.

1 - Echographie normale

Morphologie normale des membres

Les membres sont visibles à partir de la 10ème semaine sous forme de petits échos linéaires,

mais leur segmentation n’est correctement objectivée qu’à partir de la 13-14ème semaine.



Etude des membres inférieurs

A partir de la hache fœtale facilement visualisée en coupe transversale. Les éléments osseux de la ceinture pelvienne (os iliaque tête fémorale et ischion forment un triangle osseux qui jouxte l’image anéchogène de la vessie. La rotation de la sonde autour de l’articulation ilio-fémorale permet de visualiser le fémur, structure très échogène d’aspect linéaire avant la 22èmesemaine , et d’aspect en « canne de golf » après . Pour le mesurer, il faut obtenir sur le même axe la diaphyse dans sa plus grande longueur ainsi que les articulations sus et sous jacentes. Les calibreurs doivent être placés au niveau des extrémités osseuses.

L’axe tibio-fibulaire est repéré par rotation de la sonde autour du genou. Ces deux os sont très rarement visibles simultanément dans leur intégrité. La fibula, latérale est grêle et linéaire ; le tibia est médial, plus échogène, épais et de forme linéaire ou en canne de golf.

L’étude des pieds nécessite deux incidences et comporte une étude statique et dynamique.

Incidence de profil :
- Etude de l’extrémité inférieure de la jambe
- Talon et avant pied
- Articulation de la cheville, mouvement de flexion-extension
Incidence de face :



- Face plantaire (éventail des orteils large, partie plus étroite et arrondie du côté du talon)
- Les métatarses sont ossifiés vers le 4ème mois, le calcanéum entre le 5 et le 6ème mois.

Une coupe dans l’axe de la jambe recherchera une malposition du pied.

Etude des membres supérieurs

A partir de l’épaule fœtale. Les éléments de la ceinture scapulaire (omoplate, clavicule, tête humérale) forment un triangle osseux proche du gril costal. L’omoplate est reconnue en coupe tangentielle ; pour visualiser les clavicules, il faut une coupe transversale, légèrement oblique, proche de la base du cou. L’axe huméral est déterminé par rotation de la sonde autour de l’articulation scapulo-humérale. L’humérus est très échogène et linéaire.

Os de l’avant-bras : Retrouvé par rotation de la sonde autour de l’articulation du coude dès la 14ème SA.
Ulna identifié à partir du coude dans le prolongement de l’olécrane.
Radius identifié à partir du poignet, son étude est importante dans certains syndromes malformatifs avec hypoplasie ou agénésie radiale.
L’étude de la main est statique et dynamique.

Mensurations normales des membres

Ces mesures exigent une grande rigueur, les mesures doivent être prises dans le plus grand axe de la diaphyse mesurée. Pour chacun des segments de membres, il existe des courbes de croissance normale qui doivent servir de référence.
Le fémur est l’os le plus facilement mesurable et sa mesure est la plus reproductible. L’homogénéité de l’ombre acoustique est un critère de bonne mesure.
En pratique, la mesure de tous les segments de membres ne se fera que lorsque la mesure du fémur sera discordante avec l’âge gestationnel.

Maturation osseuse

Elle est appréciée sur l’apparition et la taille des points d’ossification échographique du genou.
Point d’ossification fémoral inférieur (point de Béclard) :
Image échogène au pôle inférieur du fémur en dedans du genou.
Apparaît dès la 32ème SA en échographie, est toujours présent à la 35ème SA dans les grossesses normales. Sa taille varie de 2 mm à 33 SA à 8-10 mm à terme.

Point d’ossification tibial supérieur (point de Todt) :
Apparaît en échographie vers la 36-37ème SA sous la forme d’un écho dense surplombant la crosse de la « canne de golf » tibiale.
Ainsi, au-delà de la 37ème SA, les échos des deux points d’ossification épiphysaire du genou peuvent être visualisés.

2 - Aspects pathologiques

Les circonstances qui amènent au dépistage anténatal des anomalies des membres sont de trois ordres :
- Antécédents familiaux d’ostéo-chondrodysplasie.
- Anomalie de la grossesse (RCIU, hydramnios, oligoamnios, diminution des mouvements actifs fœtaux).
- Découverte fortuite au cours de l’échographie morphologique.

 

3 - Agénésies et Hypoplasies

Le taux de détection global des agénésies est de l’ordre de 11,5 %.

Agénésies transverses

Formes terminales ou distales :

Volontiers d’origine génétique lorsqu’elles sont bilatérales et sont plus souvent associées à d’autres pathologies quand elles touchent les membres inférieurs plutôt que les membres supérieurs.

Amélie : Peut porter sur un ou plusieurs membres. Unique, elle a le plus souvent un caractère isolé, quadruple elle est plutôt d’origine médicamenteuse ou infectieuse.

La maladie des brides amniotiques :

-Œdème des membres atteints
-Présence d’un anneau de striction
-Intérêt du Doppler couleur pour évaluer le degré de striction (diminution du flux vasculaire)

Hémimélie partielle ou totale : Peut appartenir à des syndromes comme l’aglossie-adactylie (rétrognathie, aglossie, hydramnios, amputation de membres).

Agénésie des extrémités :
- des mains, habituellement isolée
- des pieds (achéiropodie), parfois syndrome récessif autosomique

Adactylie :
- d’une grande variété et d’un grand polymorphisme
- isolées ou entrant dans des syndromes divers incluant essentiellement une pathologie buccale
- existent des formes familiales de caractère autosomique dominant

Ectrodactylie : Atteinte de la partie moyenne de la main ou du pied

Les phocomélies, agénésies transverses d’un segment moyen ou proximal
Préservent la main et le pied.


Rôle de la thalidomide dans les phocomélies complètes.
Syndrome de Roberts :
- RCIU sévère et constant
- anomalies cranio-faciales à type de fente labio-palatine et de microcéphalie
- malformations des membres allant de la phocomélie partielle à la tétraphocomélie
- retard mental constant
- transmission autosomique récessive

Agénésies longitudinales

Soit radiale, soit ulnaire
Soit tibiale, soit fibulaire

Sont associés à des anomalies de position des extrémités.

Hypoplasies

Longitudinales, elles peuvent recouvrir différents syndromes.

CHILD syndrome (Congenital Hemidysplasia Ichtyosis Limb Defect):
- Atteinte unilatérale des extrémités (de la simple hypoplasie des phalanges à l’absence d’un membre
- Alopécie, atteinte cutanée ipsilatérale
- Erythème, hyperkératose
- Hydronéphrose, agénésie rénale ou cardiopathie
- 19 filles pour 1 garçon

Syndrome de régression caudale :
De l’agénésie lombo-sacrée à la sirénomélie (malformation atteignant strictement les membres inférieurs, et incluant des anomalies viscérales (agénésie rénale, vésicale, rectale avec imperforation anale). Etiologies multiples (complications vasculaires, diabétiques…)

Hypoplasie fémorale :
- Totale ou partielle
- Associé à un faciès particulier (petit nez avec hypoplasie des ailes du nez, rétrognathisme, fente palatine)
- La majorité des cas est sporadique.

 

4 - Brièveté des membres

Différentes catégories sous cette dénomination :
- Atteinte bilatérale portant sur un ou plusieurs segments de membres, symétriquement, à la fois au niveau des membres inférieurs et supérieurs (ex : chondrodysplasie)
- Atteinte bilatérale portant sur un segment de membre (ex : anomalies chromosomiques)
- Atteinte touchant l’un ou l’autre segment de membre de façon anarchique réalisant des asymétries de croissance (ex : syndrome de Klippel-Trenaunay)

Dysplasies du squelette ou maladies osseuse constitutionnelles

Cinq groupes :

1. Ostéochondrodysplasies :
- Anomalies de taille (nanisme) et/ou de forme des os et/ou cartilages
- Prévalence de 2,3 à 4,7 pour 10 000 naissances

2. Dysostoses :
Malformations d’un os isolé parfois associée à d’autres malformations

3. Ostéolyses idiopathiques

4. Anomalies chromosomiques :
Les malformations du squelette et des membres sont le signe d’appel d’anomalies chromosomiques dans 7 % des cas environ (surtout trisomie 13 et 18).
- Pied bot (en particulier bilatéral) : évoque essentiellement une trisomie 18
- Main bote : évoque une trisomie 13 ou 18
- Main crispée : évoque une trisomie 18
- Fémur court (<P5, rapport Fémur/Pied < 0,84) : évoque une trisomie 21

5. Affections métaboliques primitives
Les ostéochondrodysplasies et les anomalies chromosomiques composent l’essentiel du dépistage anténatal.

Classification :
- Nanisme rhisomélique : Atteinte proximale
- Nanisme mésomélique : Atteinte du segment moyen
- Nanisme acromélique : Atteinte du segment distal (mains et pieds)
- Nanisme micromélique : Atteinte de tous les segments de membres

Il existe de nombreux types de dysplasies mais seulement une dizaine représentent 80 % des cas rencontrés.
- Importance de l’histoire familiale
- Importance de l’examen échographique complété par le contenu utérin

Etude biométrique :

Tous les os doivent être mesurés. Le membre en question a une mesure < P5.

Différents rapports sont à connaître :
- Fémur/Pied (N=0,99±0,6)
- Fémur/CA (N>0,20)
- Périmètre thoracique/Périmètre crânien (N=0,54 à 1,04) permet de suspecter une hypoplasie pulmonaire

Aspect du squelette :

Dysmorphie faciale :
Plusieurs paramètres permettent de typer la chondrodysplasie :
- Bosses frontales saillantes
- Ensellure nasale marquée
- Micrognathie
- Rétrognathie
- Ecart interorbitaire

Aspect des mains et des pieds :
Trois aspects pouvant entrer dans les tableaux de chondrodysplasie :
-Agénésie
-Anomalies de segmentations
-Anomalies de position

Les dysplasies sont soit létales, soit compatibles avec la vie.

Dysplasies du squelette létales

Nanisme thanatophore

Isolé et décrit par Maroteaux en 1967
Prévalence 0,3 à 0,7 pour 10 000
Mutation de type dominant
Risque de récurrence 2 %

Signes principaux :
- Macrocéphalie (front proéminent)
- Thorax étroit
- Abdomen proéminent
- Membres courts, incurvés, boudinés

Signes associés :
- Aspect arqué des clavicules
- Hypoplasie des ailes iliaques
- Aspect en cloche de la cage thoracique
- Aplatissement des corps vertébraux
- Hydrocéphalie
- Hydramnios (70 % des cas)
- Hypominéralisation des vertèbres

En fait, deux sous groupe en fonction de la forme du crâne et du fémur :

Type 1 : Cas sporadique sans risque de récidive
- Fémurs courbes en forme de combiné téléphonique
- Crâne normal

Type 2 : Correspondrait à une forme récessive autosomique
- Membres très courts mais droits
- Crâne en forme de trèfle

Achondrogénèse

Prévalence 1/40 000 à 1/80 000 naissances
Chondrodysplasie létale la plus sévère
La taille à la naissance varie de 25 à 35 cm

Signes :
- Micromélie extrême
- Tronc court et large
- Thorax petit
- Macrocrânie constante
- Hydramnios et anasarque (50 %)
- Diminution constante de l’échogénicité du rachis et du bassin (rachis échographiquement absent dès le 1er trimestre)
- Clarté nucale ou hygroma kystique fréquents (diagnostic possible dès 12 SA)

Deux formes :

Type IA :
- Sévère et rare (20 %)
- Mode autosomique récessif
- Défaut complet d’ossification des os de la base du crâne et des vertèbres
- Atteinte diffuse de l’ensemble des os longs
- Fractures du grill costal

Type IB :
- Sporadique 80 % des cas
- Pas de fracture
- Absence d’ossification vertébrale moins marquée

Ostéogénèse imparfaite

Rassemble un ensemble d’affections différentes par leur aspect clinique et leur mode de transmission avec en commun une anomalie du collagène, responsable d’une fragilité des os et de fractures répétées.
Fréquence : 1/20 000 à 1/60 000 naissances

Signes échographiques :
1. RCIU
2. Hydramnios
3. Anomalies du pôle céphalique :
- Hydrocéphalie
- Macrocéphalie
- Déformation céphalique spontanée ou provoquée par la pression de la sonde
- Amincissement et faible échogénicité de la voûte osseuse
- Déflexion céphalique maximale
4. Anomalies thoraciques :
- Thorax petit et étroit
- Hypoéchogénicité osseuse (diminution de l’ombre acoustique des côtes)
- Fractures et cals osseux
5. Anomalies des membres :
- Nanisme (évident et précoce dans le type 2, peu marqué dans le type 1)
- Fractures et cals osseux
- Déformation marquée des membres sans aucune symétrie
- Hypoéchogénicité osseuse (diminution de l’ombre acoustique des os longs)

Quatre types selon Sillence (1979) :

Type I :
- Transmission dominante
- Assez bon pronostic
- Nanisme modéré
- Fractures survenant après la naissance, parfois au cours du 3ème trimestre
- Sclérotiques bleues

Type II :
- Transmission récessive
- Constamment létale
- Nanisme sévère
- Fractures et cals osseux nombreux
- Sclérotiques bleues
- Déformations majeures des membres

Type III :
- Soit dominant, soit récessif
- Déformation progressive et sévère des membres et du rachis post-natale
- Sclérotiques bleues (le bleu s’atténue avec l’âge)

Type IV :
- Autosomique dominant
- Forme la plus modérée
- Taille normale
- Slérotiques blanches
- Manifestation atténuée de la maladie

Les formes tardives à révélation post natale constituent la maladie de Lobstein. (maladie des « os de verre »), autosomique dominante (types I et IV)

Nanisme campomélique

1/200 000 naissances

Signes échographiques :
- Nanisme mésomélique
- Incurvation concave et marquée des os longs (surtout des membres inférieurs) de façon symétrique contrairement à l’ostéogenèse imparfaite.
- Thorax étroit
- Anomalies faciales à type de microrétrognathisme, d’hypertélorisme et de division palatine parfois
- Pieds bots varus équins bilatéraux fréquents
- Anomalies viscérales (cardiaques et rénales) souvent associées

Hypophosphatasie

1/100 000

Transmission autosomique récessive
Anomalie du métabolisme phosphocalcique d’origine génique provoquant un défaut de la minéralisation osseuse avec déficience des phosphatases alcalines.

Signes échographiques :
- Très faible minéralisation du squelette
- Fractures in utero possibles
- Diffère de l’ostéogenèse imparfaite par la finesse des extrémités osseuses
- Thorax étroit
- Micromélie variable

Dysplasies du squelette non létales

Achondroplasie

Chondrodysplasie non létale la plus fréquente.
Prévalence : 1 cas sur 66000 naissances
Transmission autosomique dominante mais le plus souvent fait suite à une néo-mutation liée à l’âge du père.

Signes échographiques:
- Nanisme micromélique à prédominance rhisomélique (d’apparition tardive avec cassure de la courbe de croissance fémorale après 26 SA)
- Fémurs courbes avec extrémités effilées en biseau
- Anomalies possibles des mains avec brachydactylie ou écart anormal entre les 3ème et 4ème doigts (aspect en trident)
- Macrocéphalie, face massive avec front bombant , ensellure nasale marquée en coup de hache , lèvres charnue, langue souvent protruse

La forme hétérozygote est compatible avec la vie.

Dysplasie thoracique asphyxiante de Jeûne

Transmission autosomique récessive

- Micromélie modérée à prédominance proximale
- Thorax très étroit à côtes courtes
- Polydactylie absente
- Hypoplasie pulmonaire (70 %) fait le diagnostic

Chondrodysplasie ponctuée

Incidence : 0,9/100 000

Micromélie à prédominance proximale et souvent asymétrique.
Présence de calcifications au voisinage des cartilages de conjugaison.
Biopsie de trophoblaste : Déficit en enzymes peroxysomiales.

Type I :
- Mode dominant lié à l’X
- Non rhizomélique
- Dysmorphie faciale fréquente
- Cataracte et pathologie cutanée présente dans 30 % des cas
- Cardiopathie et uropathie possible

Type II :
- Mode autosomique récessif
- Rhizomélique
- Anomalies marquées
- Les calcifications épargnent le rachis
- Retard psychomoteur sévère

 

5 - Anomalies de segmentation

Polydactylies

Se caractérisent par la présence de doigts surnuméraires, le plus souvent petits et malformés.
Les formes les plus fréquentes et en général isolées sont post-axiales , siégeant sur le bord ulnaire de la main et fibulaire de la jambe.
Les polydactylies pré-axiales sont plus rares, siégeant sur le bord interne du membre touché et appartenant le plus souvent à des tableaux polymalformatifs.

Leur pronostic dépend de leur caractère isolé ou non. Certains syndromes plus fréquents comportant une polydactylie sont bien répertoriés.

Syndrome polydactylie-côtes courtes

Transmission autosomique récessive.

- Polydactylie
- Nanisme micromélique
- Thorax étroit avec côtes très courtes (coup de hache axillaire)
- Microcéphalie sévère
- Anomalies viscérales inconstantes (cardiaque, urinaire ou digestif)
- L’hypoplasie pulmonaire fait le diagnostic

Dysplasie chondro-ectodermique (syndrome d’Ellis et Van Creveld)

Rare, de transmission autosomique récessive, viable une fois sur deux.

- Polydactylie
- Etroitesse du thorax moins marquée
- Malformation cardiaque (50 %) des cas

Syndrome de Meckel-Gruber

Transmission autosomique récessive, létal.

Triade :
- Encéphalocèle
- Polydactylie
- Dysplasie rénale

Triade non obligatoirement complète.

Association possible :
- Microcéphalie
- Microphtalmie
- Cardiopathie
- Syndactylie

Syndactylies

Se caractérisent par la soudure partielle ou complète de deux ou plusieurs doigts . Suspectée devant l’absence de motilité indépendante des doigts. De nombreuses pathologies intègrent cette malformation.

Syndrome d’Apert

Secondaire à une néo-mutation, s’observerait surtout en cas d’âge paternel avancé.

Associe :
- Syndactylie constante sévère et souvent osseuse réalisant une « main en moufle »
- Turricéphalie (secondaire à une crâniostose antérieure avec front très haut)
- Fente palatine fréquente
- Cardiopathie
- Hypoplasie pulmonaire
- Polykystose rénale
- Retard mental constant

Syndrome de Fraser

- Syndactylie peu sévère
- Malformation des organes génitaux externes
- Agénésie rénale bilatérale parfois
- Cryptophtalmie
- Retard mental

 

6 - Malposition des membres

Nécessite un caractère figé, persistant de positions anormales avec mobilisation en bloc de deux segments de membre contigus adoptant une angulation anormale. En fin de grossesse, le diagnostic est beaucoup plus difficile.

Pied bot

Anomalie positionnelle la plus fréquente.
Embryologiquement, les pieds sont jusqu’à la 11 SA en adductus équinovarus. La position définitive n’est observée qu’après une rotation interne des membres inférieurs entre 10 et 12 SA. Les pieds bots malformatifs sont le plus souvent lés à une anomalie de cette rotation. Leur diagnostic est difficile avant 14-15 SA. De plus un pied bot peu apparaître plus tardivement.

La coupe passant par l’axe jambier se prolonge non pas par un profil du pied mais par un aspect de voûte plantaire légèrement déformée.

Le problème est de différencier une simple anomalie positionnelle d’une malformation vraie. Trois signes orientent vers un pied bot malformatif :
- Talon déshabité, l’aspect échogène du calcanéum est remplacé par une cupule graisseuse
- La plante regarde en dedans et en arrière
- La malrotation reste fixée lors des mouvements du membre inférieur

Les pieds bots sont le plus souvent isolés mais doivent faire rechercher :
- Un problème neurologique (spina-bifida)
- Une polymalformation
- Certains nanismes
- Une anomalie osseuse de la jambe
- Une anomalie chromosomique en particulier trisomie 18

Les pieds bots bilatéraux doivent faire rechercher des anomalies positionnelles des mains (mains botes ou mains crispée) ou d’autres anomalies associées, en particulier cardiaque qui peuvent orienter vers une anomalie chromosomique.

Un pied bot unilatéral peut être associé à une agénésie tibiale.

On peut rapprocher des pieds bots certaines anomalies mineures :
- Déviation en coup de vent des orteils par rapport aux métatarsiens
- Aspect de pied en piolet avec saillie des talons

Mains botes

Forment une angulation anormale permanente irréductible par rapport aux avant-bras qui peut atteindre ou dépasser 90° . Elles peuvent s’associer à des hémi-aplasies latérales (surtout aplasie radiale).

Rarement isolée, elles doivent faire rechercher une anomalie chromosomique (notamment trisomie 13ou 18).

Mains crispées

Doigts en flexion permanente plus ou moins accentuée avec chevauchement ou tendance au chevauchement de l’index sur le 3ème doigt et du 5ème sur l’annulaire . Elles sont assez caractéristiques de la trisomie 18.

 

7 - Syndrome d’Immobilisme fœtal

Secondaire à un oligoamnios, il est facilement reconnaissable, les malformations induites sont positionnelles.

Primitif, il fait coexister un hydramnios et des raideurs articulaires , c’est une arthrogrypose soit isolée, soit entrant dans le cadre d’une polymalformation létale récidivant dans 25 % des cas..

Le diagnostic repose sur l’existence de déformation des membres avec raideur articulaire permanente associée à une inactivité fœtale retrouvée lors de plusieurs examens échographiques successifs.

Devant une arthrogrypose isolée, on évoque :
- Une origine maternelle : myasthénie transmise
- Une origine fœtale : -Myopathie de Steinert
- Myopathie à bâtonnets
- Myéloméningocèle lombaire
- Infection virale
- Dégénérescence des cellules motrices des cornes antérieures de la moelle

Devant une arthrogrypose entrant dans un tableau polymalformatif, on évoque les COFS syndromes (Cerebro-Oculo-Facio-Skeletal), autosomiques récessifs et létaux.
* Type I :
- Arthrogrypose
- Hydramnios
- Hypoplasie pulmonaire
- Œdème sous-cutané
- Anomalies de la face

* Type II :
- S’ajoute la microcéphalie
- La microphtalmie
- Une anomalie de la courbure vertébrale
- Des malformations rénales parfois

 

8 - Tératogénicité et anomalies de membres

-Thalidomide et acide rétinoïque :
¤ Amputation de membre unique ou multiple
¤ Phocomélie des quatre membres parfois

- Acide valproïque : Anomalies des extrémités

- Warfarine : Chondrodysplasie ponctuée

 

9 - Conclusion

• Période optimale de visualisation : 15 à 26 SA
• Biométrie du fémur
• Comparer les membres et leurs différents segments
• Importance des antécédents

Il nous semble indispensable de mesurer au moins le fémur, et de voir et « comparer » les membres et leurs différents segments.