LA
TRANSFORMATION ATYPIQUE DE GRADE I (TAG 1) |
La description du tableau colposcopique de la transformation atypique de Grade I ne présente pas de difficulté particulière. Cette TAG 1 d' origine inconnue est un mode de réparation de l' ectropion légèrement dévié par rapport à la transformation normale. Elle s' effectue à partir d' un épithélium malpighien, sans glycogène, iodo-négatif.
La TAG 1 débute brutalement à la périphérie de l' ectopie cylindrique et se différencie de l' épithélium malpighien normal par une réaction blanche à l' acide acétique dont les contours sont bien marqués, elle ne comporte jamais d' orifice de glande. Le caractère parfaitement net du contour périphérique se précise également au test de SCHILLER. L' ensemble de cette transformation est iodo-négative.
La progression de la TAG 1 se fait de façon centripète jusqu' à l' orifice du col et comble sur son passage les cryptes glandulaires qu' elle rencontre. Sa finalité est de se substituer à l' épithélium cylindrique exocervical pour atteindre l' orifice externe.
Ces caractéristiques essentielles sont :
En histologie, la TAG 1 correspond le plus souvent à une métaplasie ou à une dystrophie avec des troubles de maturation de l' épithélium malpighien.
Si l' analyse colposcopique de la TAG 1 est simple, ce processus particulier de réparation de l' ectropion reste mystérieux quant à sa naissance et son devenir.
DESCRIPTION COLPOSCOPIQUE DE LA TAG 1
a) Dans sa phase débutante, elle est invisible à l' examen sans préparation où l' on note simplement une zone rouge irrégulière correspondant à l' ectropion.
La TAG 1 n' apparaît qu' après application d' acide acétique en périphérie des papilles cylindriques de l' ectropion sous la forme d' une réaction blanche homogène où carrelée (image de mosaïque) ou ponctuée (image de base). Son bord externe, au contact de l' épithélium normal, est bien marqué alors que le bord interne qui est flou se perd au contact des premières papilles de l' ectopie. Le test de SCHILLER souligne le caractère net des contours périphériques de la TAG 1.
b) A la phase d' état, la TAG 1 progresse de façon centripète pour coloniser progressivement toute la surface de l' ancien ectropion : elle comble sur son passage tous les orifices de glandes.
La TAG 1 intéresse la totalité de la circonférence de l' ectropion ou uniquement certains rayons et notamment de façon plus fréquente les axes de six heures et douze heures.
Elle peut évoluer de façon concomitante avec une transformation normale qui elle progressera plus rapidement pour isoler parfois sur l' exocol la transformation atypique de Grade I.
2 - LA TAG 1 (b)
C' est le stade terminal de la transformation atypique de Grade I. La néo-jonction entre la TAG 1 et l' épithélium cylindrique se situe au niveau de l' orifice externe du col, voire même déjà dans le canal endocervical. L' acidophilie s' estompe et seule persiste parfois au lugol l' image de cette transformation atypique sous la forme d' une zone iodo-négative à contours nets.
EVOLUTION DE LA TAG 1
On décrit 4 évolutions possibles :
1) La tendance à l' hyperkératose, voire à la leucoplasie qui traduit l' ancienneté de la TAG 1. Quant une leucoplasie intéresse la jonction squamo-cylindrique, il faut la biopsier pour éliminer une dysplasie sous-jacente qui pourrait échapper au simple frottis de dépistage.
2) La régression complète
de la TAG 1. Elle est exceptionnelle.
On peut noter à la surface de la zone iodo-négative une recharge
glycogénique qui se traduit par des flaques iodo-positives au lugol
correspondant à une tendance à la régularisation. Néanmoins,
elle n' est jamais complète.
3) L' évolution
de la TAG 1 en une transformation atypique de Grade II (TAG 2)
La néo-jonction ainsi créée entre la métaplasie
immature sur le front d' avancée de la TAG 1 et la muqueuse glandulaire
semble plus permissive aux facteurs infectieux, traumatiques, viraux.
C' est au niveau de cette jonction qu' il faudra repérer la
naissance d' une TAG 2 sur laquelle il faudra faire porter la biopsie
afin d' avoir le réel diagnostic de cette lésion.
4) La modification au lugol de la zone iodo-négative : s' il existe une modification de l' aspect du lugol sous la forme d' une colpite virale au sein de l' ancienne zone iodo-négative de la TAG 1, cela correspond à la présence d' un HPV au sein de cette zone de transformation. Il faut dans ce cas là pratiquer des biopsies au niveau de la jonction car il s' agit très souvent d' une CIN I associée à un condylome (70 % des cas).
CONCLUSION
La TAG 1, d' origine inconnue, est un mode de réparation de l' ectropion légèrement dévié par rapport à la normale qui la plupart du temps n' est pas repéré par les frottis de dépistage. La transformation atypique de Grade I simple ne doit pas être biopsiée. Seule, son évolution vers une transformation atypique de Grade II doit faire l' objet d' une biopsie ainsi que la TAG 1 avec « lugol viral ».