Points essentiels
  • Infection d’une ou plusieurs valves cardiaques par un micro-organisme.
  • Les patients à haut risque d’EI sont ceux : appareillés de prothèses valvulaires (mécaniques, homogreffes ou bioprothèses) ; atteints de cardiopathies congénitales cyanogènes non opérées ou avec shunts résiduels ; aux antécédents d’endocardite infectieuse.
  • Dans près de 50 % des cas, l’EI survient chez un sujet au cœur apparemment sain.
  •  EI à hémocultures positives : majorité des EI, soit environ 90 %. Principalement à streptocoques (oraux ou du groupe D) et à staphylocoques. Les EI à staphylocoques à coagulase négative surviennent préférentiellement sur prothèses.
  • EI à hémocultures négativées par les antibiotiques ou EI à hémocultures souvent négatives (HACEK) ou toujours négatives (bactéries intracellulaires).
  • Classiquement, on distingue deux tableaux : l’endocardite subaiguë, forme classique de la maladie d’Osler ; l’endocardite aiguë, souvent à staphylocoque.
  • La fièvre est le plus constant des symptômes.
  • Devant un syndrome infectieux inexpliqué, la plus grande valeur est à l’apparition d’un nouveau souffle ou à la modification d’un souffle connu.
  • Toute insuffisance cardiaque fébrile doit faire évoquer le diagnostic d’endocardite +++.
  • Manifestations cutanées, respiratoires, ophtalmologiques, rhumatologiques, neurologiques et rénales.
  • Hémocultures, pilier du diagnostic qui permet d’isoler le micro-organisme responsable dans 90 % des cas. Trois prélèvements sont à répéter durant 2 ou 3 jours si hémocultures initiales négatives.
  • L’échocardiographie affirme le diagnostic devant une végétation, un abcès une perforation valvulaire ou une désinsertion de prothèse chez plus de 90 % des patients par l’ETT et surtout par l’ETO.
  • Appréciation échographique des dégâts et de la présence d’éventuelles complications, étude de la dilatation et de la fonction ventriculaires gauches, des pressions droites, et appréciation du risque embolique des végétations.
  • Intérêt des critères de Duke pour donner une probabilité au diagnostic sur des critères majeurs et mineurs.
  • Recherche de la porte d’entrée.
  • Insuffisance cardiaque, première cause de mortalité de l’EI à la phase aiguë par délabrement valvulaire et fuite massive ou par fistulisation.
  • Embolies septiques, cérébrales, spléniques, rénales, coronaires pour les EI du cœur gauche, pulmonaires pour les EI du cœur droit.
  • Complications neurologiques : embolies cérébrales essentiellement, anévrysme mycotique pouvant donner une hémorragie par rupture.
  • Complications rénales : glomérulonéphrites à immuns complexes, embolies rénales, toxicité rénale des antibiotiques.
  • Les EI à staphylocoques et les EI sur prothèse sont associées aux taux de mortalité les plus élevés. Le pronostic est aussi fonction du terrain.
  • Antibiothérapie bactéricide IV, rapidement débutée à doses élevées, traitement de longue durée, avec bithérapie synergistique.
  • L’antibiothérapie doit tenir compte de la nature du germe, d’une éventuelle allergie aux β-lactamines, de la sensibilité du germe aux antibiotiques, de la présence ou non d’une prothèse valvulaire, de la fonction rénale (aminosides, vancomycine).
  • La disparition de la fièvre et le maintien de l’apyrexie, la négativation des hémocultures et la disparition du syndrome inflammatoire biologique sont les meilleurs garants d’efficacité de l’antibiothérapie.
  • Répétition fréquente de l’ETT et de l’ETO surtout si le processus infectieux ne semble pas maîtrisé ou en cas d’apparition d’insuffisance cardiaque.
  • La chirurgie permet d’améliorer la survie des malades présentant une destruction valvulaire d’origine infectieuse par rapport au traitement médical.
  • Chirurgie valvulaire recommandée en cas de : insuffisance cardiaque en rapport avec une fuite valvulaire ou une communication anormale ; persistance d’un syndrome infectieux non contrôlé ; lésions para-annulaires sévères, de végétation volumineuse > 15 mm après un épisode embolique.
  • On limite depuis 2009 les indications de l’antibioprophylaxie aux seuls patients à risque très élevé d’endocardite en cas d’extraction dentaire ou de chirurgie parodontale.
  • Amoxicilline 2 g per os pendant l’heure précédant le geste. En cas d’allergie aux β-lactamines : clindamycine 600 mg.