Points essentiels
  • Les souffles cardiaques sont très fréquents chez l’enfant, plus que chez l’adulte. Les souffles systoliques asymptomatiques découverts dans la deuxième enfance correspondent le plus souvent à des souffles anorganiques, ou souffles « innocents », ou « fonctionnels », ou « normaux », qui sont l’apanage de l’enfant et de l’adolescent.
  • Dans les pays occidentaux, les cardiopathies organiques de l’enfant sont pratiquement toujours liées à des malformations congénitales, les valvulopathies rhumatismales ayant disparu. Il existe également quelques cas, rares, de cardiomyopathie hypertrophique ou dilatée.
  • Signes d’appel : cyanose ou défaillance cardiaque chez le nouveau-né, plus rarement chez le nourrisson ; dyspnée, insuffisance cardiaque, difficultés de croissance dans la deuxième enfance, malaises… Souvent, c’est la découverte d’un souffle asymptomatique qui motive la consultation.
  • Les syndromes polymalformatifs, à caryotype normal ou anormal, s’accompagnent fréquemment de malformations cardiovasculaires, qui doivent être recherchées systématiquement dans ces contextes.
  • Il existe des particularités de l’auscultation de l’enfant : tachycardie sinusale, arythmie sinusale respiratoire, dédoublement variable du deuxième bruit, troisième bruit fréquent.
  • Il n’y a pas toujours de parallélisme entre l’intensité d’un souffle et la gravité de la cardiopathie. Une cardiopathie grave, engageant le pronostic vital, peut ne pas s’accompagner de souffle. À l’inverse, certaines cardiopathies mineures, comme les petites communications interventriculaires, peuvent générer des souffles intenses.
  • L’ECG et le cliché de thorax n’ont qu’une valeur d’orientation. Toujours interpréter un ECG en fonction de l’âge de l’enfant.
  • L’échocardiogramme transthoracique est l’examen clé du diagnostic. Il est très performant chez l’enfant, mais nécessite un matériel adapté et un opérateur rôdé à la cardiologie pédiatrique. Il permet de limiter les indications du cathétérisme, qui est surtout fait à visée interventionnelle de nos jours.
  • D’autres examens peuvent être indiqués : Holter ECG, épreuve d’effort dans la deuxième enfance, imagerie en coupes par IRM ou scanner multibarrette.
  • En période néonatale, la coarctation aortique préductale, la transposition des gros vaisseaux et les malformations complexes sont les cardiopathies chirurgicales les plus fréquentes, mais les petites CIV du nouveau-né sont les cardiopathies bénignes les plus répandues.
  • À la période du nourrisson, les shunts gauche – droite sont les malformations les plus communes, surtout les CIV. La cardiopathie cyanogène la plus courante est la tétralogie de Fallot, en général diagnostiquée à la naissance du fait du souffle, ou en anténatal, mais la cyanose n’apparaît en général qu’après plusieurs semaines ou mois de vie.
  • Dans la deuxième enfance, les souffles fonctionnels dominent la scène : en connaître les caractéristiques.