Points essentiels
  • Facteurs de risque non modifiables : âge : > 50 ans chez l’homme et > 60 ans chez la femme ; sexe masculin avant 75 ans ; antécédents familiaux cardiovasculaires : du père < 55 ans ou de la mère < 65 ans.
  • Les quatre principaux facteurs de risque cardiovasculaire modifiables sont le tabagisme, l’HTA, le diabète, les dyslipidémies : tabagisme : risque relatif de 5 pour l’infarctus et de 2 pour l’artériopathie des membres inférieurs. Il est proportionnel à l’exposition au tabac, évaluée en paquets-années. Le bénéfice de l’arrêt du tabac est rapide en 3 ans ; hypertension artérielle (HTA) : > 140 mmHg et/ou > 90 mmHg. Risque relatif de 7–8 pour les AVC, de 3 pour la maladie coronaire et de 2 pour l’artériopathie des membres inférieurs. Le traitement de l’HTA baisse de 40 % le risque d’AVC et de 15 % celui de l’infarctus ; dyslipidémies : LDL-cholestérol > 1,60 g/L (4,1 mmol/L) et HDL-cholestérol < 0,40 g/L (1 mmol/L). Risque relatif de 3 pour les maladies coronaires, plus que pour l’artériopathie et les AVC. Le traitement des hypercholestérolémies a été le principal facteur de baisse de la mortalité cardiovasculaire (–30 % en 20 ans) ; diabète : deux glycémies à jeun > 1,26 g/L (7 mmol/L) ou un dosage > 2 g/L (11 mmol/L). Risque relatif de 2 pour l’artériopathie plus important que pour la maladie coronaire et pour l’AVC. Risque relatif augmenté lors d’anomalies rénales. Objectif thérapeutique d’hémoglobine glyquée (HbA1c) à 6,5 %, pour diminuer le risque cardiovasculaire.
  • Les autres facteurs de risque sont la sédentarité, l’obésité et le syndrome métabolique.
  • Les marqueurs de risque sont les facteurs psychosociaux et environnementaux, le stress, l’excès d’alcool, la protéine C-réactive (CRP), la fibrinogène, l’hyperhomocystéinémie.
  • Le risque cardiovasculaire global donne la probabilité de développer une maladie cardiovasculaire symptomatique dans une période de temps définie (souvent 10 ans).
  • Estimation rapide du risque cardiovasculaire global par le nombre de facteurs de risque.
  • Détermination précise du risque cardiovasculaire global par les échelles de morbi-mortalité de type Framingham ou l’échelle SCORE de la Société européenne de cardiologie.
  • Prévention individuelle par la suppression du tabac, les mesures hygiéno-diététiques avec une alimentation équilibrée et une activité physique régulière à respecter.
  • Prescriptions médicamenteuses secondairement selon le nombre de facteurs de risque, le calcul du risque absolu ou la présence d’antécédents cardiovasculaires, en respectant les recommandations.
  • Prévention collective par les réglementations anti-tabac et de la teneur en sel dans l’industrie alimentaire, l’éducation scolaire et alimentaire, l’éducation de la population.
  • Prévention primaire des maladies cardiovasculaires : le tabagisme doit être évité ou totalement interrompu, l’hypertension artérielle doit être traitée par des règles hygiéno-diététiques prioritaires. Un traitement médicamenteux est prescrit secondairement si la pression artérielle reste > 140/90 mmHg (ou 130/80 mmHg lors de diabète ou d’insuffisance rénale associés).
  • Dyslipidémies : règles hygiéno-diététiques prioritaires ; secondairement, traitement si les objectifs ne sont pas atteints.
  • Diabète : règles hygiéno-diététiques, éducation thérapeutique, puis traitement si nécessaire.
  • Prévention secondaire des maladies cardiovasculaires pour diminuer le risque de récidive de la maladie ou d’apparition d’une complication dans un autre territoire vasculaire. Les objectifs sont plus exigeants : LDL-cholestérol < 1 g/L (0,8 g/L, ESC) pour les patients coronariens ; pression artérielle < 130/80 mmHg si un diabète ou une insuffisance rénale sont présents. Insister sur les difficultés à faire respecter, à long terme, les règles et prescriptions.