Un homme de 63 ans est adressé à l'hôpital par son médecin traitant pour l'établissement d'un bilan complet. Il l'a consulté pour une asthénie, une dyspnée d'effort et des lombalgies. Cette symptomatologie évolue depuis plusieurs semaines. Les douleurs n'ont fait qu'augmenter malgré la prise de plusieurs comprimés d'aspirine par jour et commencent à entraver le sommeil du patient.
L'interrogatoire précise que cet homme est fatigué depuis quelques temps, qu'il a maigri de quelques kilogrammes. Il a mauvaise mine, a peu d'appétit, se plaint de constipation, de nausée, de céphalées. Il se relève souvent la nuit pour boire, sa langue est sèche et il lui semble qu'elle a grossi, gênant un peu son élocution.
L'examen clinique est pauvre. Il n'y a ni hépato-, ni splénomégalie, ni adénopathies. Il n'y pas de douleurs à la pression des os.
La vitesse de sédimentation est normale. La numération formule sanguine montre une anémie arégénérative et le myélogramme révèle la présence de 40% de plasmocytes au sein d'une moelle de richesse normale. Sur les clichés du squelette on note une déminéralisation vertébrale et deux petites lacunes crâniennes. L'électrophorèse des protéines sériques, effectuée sans précaution particulière, met en évidence une diminution des gammaglobulines. L'analyse immunoélectrophorétique du sérum ne retrouve qu'une diminution des trois principales classes d'immunoglobulines sans anomalies qualitatives. Une urographie intra-veineuse, effectuée en externe, n'a pas montré d'anomalie: pas de dilatation pyélocalicielle, aucun calcul, imprégnation en un temps normal du parenchyme rénal. Il n'y a pas de protéinurie à la bandelette.