Points essentiels
- La polypathologie du patient âgé conduit à un excès de prises de médicaments qui explique l’incidence élevée des effets indésirables à l’origine de 5 à 10 % des hospitalisations après 65 ans et plus de 20 % après 80 ans. La polymédicamentation augmente directement les dépenses pharmaceutiques et indirectement les échecs thérapeutiques et les pathologies iatrogéniques.
- L’incidence des effets indésirables des médicaments (EIM) est corrélée à l’âge et au nombre de médicaments prescrits. Les pathologies iatrogènes représentent entre 5 et 10 % des motifs d'hospitalisation après 65 ans et plus de 20 % après 80 ans.
- Les modifications pharmacocinétiques et pharmacodynamiques induites par le vieillissement expliquent en partie l'incidence plus élevée des EIM chez le sujet âgé.
- La symptomatologie liée aux accidents médicamenteux est parfois évocatrice : hémorragie digestive liée aux antivitamines K, coma et sulfamides hypoglycémiants, éruption cutanée et ß-lactamines, constipation et opiacés...
- Les interactions les plus souvent retrouvées dans les études françaises concernent les associations de plusieurs médicaments cardio-vasculaires, de plusieurs psychotropes et les associations de médicaments cardio - vasculaires et psychotropes. Ces associations résultent souvent de prescripteurs différents.
- L’âge en soi ne contre-indique pas un traitement mais il peut en modifier les objectifs et les modalités. La fréquence des EIM chez les sujets âgés ne doit pas conduire à leur refuser des traitements actifs capables d’améliorer leur santé et leur qualité de vie. Dans tous les cas, l'acte thérapeutique ne se limite pas à la prescription de médicaments. Il comporte aussi une approche non médicamenteuse et psychologique. Tout ce qui peut maintenir l’autonomie et la qualité de vie du sujet âgé ne passe pas obligatoirement par la prescription de médicaments.